Si des réacteurs nucléaires sont arrêtés pour des raisons environnementales et réglementaires (T° de l’eau), il existe la même chose pour les parcs éoliens. Le principe est d’arrêter ou de brider temporairement l’éolienne afin de limiter ses incidences négatives potentielles.
Explications de Paul Neau sur Twitter
Le 1er bridage est acoustique et le plus souvent nocturne ; il concerne l’arrêt de tout ou partie d’un parc éolien ou son fonctionnement à puissance réduite. Il se déclenche selon la période de la journée (la nuit la réglementation est plus forte) et la vitesse du vent.
A noter au passage que la réglementation acoustique applicable aux parcs éoliens est celle des installations classées pour la protection de l’environnement. Elle est la plus protectrice des riverains en Europe car elle se réfère à l’émergence et pas à un niveau sonore fixe.
Le deuxième bridage concerne les oiseaux avec des arrêts d’urgence en cas de vols d’oiseaux à proximité des éoliennes détectés par des caméras posés sur l’éolienne. Ils sont mis en place pour les sites avec des espèces rares/patrimoniales.
Le 3ème bridage concerne aussi les oiseaux. Les éoliennes sont arrêtées pendant deux-trois jours (pas la nuit) après des labours, fauches, moissons… à proximité, car ces travaux agricoles vont faire surgir des proies potentielles pour les rapaces avec risques de collision.
Le 4ème bridage concerne les chauves-souris : il s’agit d’arrêts préventifs nocturnes, au moment où les CS peuvent sortir et où les éoliennes peuvent tourner, soit pour des vents entre 4 et 7 m/s. Ces arrêts préventifs sont efficaces : mortalité divisée par quatre ou plus.
Le 5ème bridage se rapporte aux ombres portées des pales en mouvement. Il s’agit d’arrêter préventivement, s’il y a du soleil, l’éolienne en période de risque de création du phénomène chez le riverain. C’est plutôt rare avec peu de parcs concernés et peu d’heures d’arrêt.
Enfin le sixième bridage, jamais mis en œuvre à ma connaissance, est l’arrêt d’urgence et total des éoliennes d’un parc à proximité d’une base ou d’un aéroport militaire pour raisons de sécurité nationale.
En grosse moyenne, tous ces plans de gestion vont occasionner des pertes de productible qui peuvent atteindre 4 ou 5% sur une année, avec de grandes variations selon les situations et les parcs éoliens. C’est le prix d’un mode de production exemplaire.